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octobre 2020

Annoncé le 13 février 2020 par Emmanuel Macron et adopté le 1er octobre 2020 par la préfecture de Haute-Savoie, le projet de protection du site naturel du Mont-Blanc attise une nouvelle fois les tensions entre l’Italie et la France.

Ces nouvelles mesures, qui sont des arrêtés de protection des habitats naturels (APHN), ont été créées par le Ministère de la transition écologique et visent à "protéger spécifiquement les habitats naturels en tant que tels, indépendamment de la présence d’espèces protégées par des mesures réglementaires".

Ce nouveau périmètre comprend 3175 hectares (31,75 km²), et crée une zone centrale (couvrant 80% de la surface totale), ainsi qu’une zone transitoire. La première est réservée à la pratique de l’alpinisme et du ski de randonnée, tandis que la seconde est accessible à tous.

Le souci repose sur le fait que se trouvent, dans la zone centrale, la zone du glacier géant où se situe le refuge de Turin, et la station Punta Helbronner du téléphérique Italian Skyway (qui part de Courmayeur). L’Italie considère ce territoire comme le sien et perçoit ces mesures comme un véritable viol de la souveraineté italienne sur son territoire. Luigi Di Maio a officiellement qualifié l’adoption de ces mesures unilatérales de « forte déception ».

Avec l’établissement de ces mesures, la France souhaite éviter les dérives observées, telles que les atterrissages d’avions et de parapentes, l’installation de jacuzzis, etc...

Ces désaccords quant à la frontière du Mont-Blanc durent depuis plus d’un siècle. D’après la Péninsule, la frontière passe par la ligne de partage des eaux. Le pays se réfère au Traité entre le Royaume de Sardaigne et l’Empire français de 1860 ainsi qu’à la Convention de délimitation entre la Sardaigne et la France de 1861.

Mais, selon la France, la frontière se situerait à Courmayeur, le Mont-Blanc étant entièrement sur son territoire. La France se réfère à l’armistice de Cherasco de 1796 après la première campagne napoléonienne en Italie et aux cartes officielles réalisées à partir de 1865 (bien qu’il s’agisse d’une décision unilatérale française).

Article de Manon Di Colandrea, Étudiante en 3ème année à Sciences Po/Aix, en stage au Petit Journal de Rome.